Un peu plus de temps libre, je rattrape mon retard dans le tri des photos de mes randonnées du dimanche. Par quoi commencer ? Et pourquoi pas par la fin, ce week-end du 20-21 mai, dernière « tawada » de la saison 2016-2017, une semaine avant ramadan, proposée par Mohamed Arsalane histoire de finir en beauté cette belle saison moins sèche que la précédente, un vrai régal pour nos yeux !
Pas moyen de faire la vire du Yagour le dimanche prévu, 23 avril, les élections présidentielles françaises ne nous permettaient pas de partir à l’aube ! Donc, pour les 2 jours entre la vallée de l’Ourika et notre gite de Lahlawt ce sera tizi n’Oughri le samedi et retour par le plateau et descente par la vire ! Ouille c’est long. Nous l’avons déjà fait entre amis le 25 et 26 février. Mes jambes s’en souviennent encore, mais à l’aller le brouillard nous avait caché les cascades avant Tichki et au retour Ifferd était si beau avec le reflet du Meltsene enneigé. Les troupeaux remontaient aux azibs après l’hiver enneigé, la montagne entière bêlait et les cris des bergers retentissaient entre les falaises. Maintenant c’est la période de repos des pâturages (entre 1 avril et 15 juillet) histoire que les fleurettes poussent et grainent pour nourrir tout son monde l’été. Et l’envie d’y retourner est plus forte que la fatigue attendue !
Espérons que la pluie prévue pour l’après-midi du samedi nous laisse passer à temps et que l’orage du dimanche ne nous prenne pas dans la vire…
Alors … Ce fut magique ! Jolie grimpette vers le village de Tizi n’Oucheg, il fait chaud, à peine 1 h de marche et l’on remplit déjà nos gourdes ! L’orge est mûr, la moisson a débuté. Les épouvantails se secouent dans le vent et protègent leurs carrés. 45 mn de plus et c’est une pause à l’ombre bienvenue d’un noyer solitaire. 1h1/4 de plus et c’est le col et l’on s’envole, ma copine Fatima et moi ! Pause repas sur l’herbe douce, au bord de la source dans la descente du col et l’on remplit nos gourdes…Longue sieste, certains ont bien besoin de récupérer après ces premiers 1167 m de dénivelé. Le ciel s’assombrit, oh non, puis s’éclaircit et nous longerons tranquillement le bord de la falaise suspendue entre adrar Ouganni et le Yagour. Voilà les cascades, impressionnantes par leur hauteur même s’il n’y a qu’un filet d’eau. Les chèvres et moutons à leurs pieds ont l’air de jouets- figurines. Une bruine nous rafraichit ! Il pleut ? Non, juste le vent qui nous ramène un peu d’eau. Un peu difficile de quitter ce lieu, mais il nous reste 2 cols et il est 15h10. La malédiction du Yagour a déjà frappé et un genou d’un de nos compagnons râle. Tizi n’Tichki, le ciel est noir au nord-ouest et nous joue des effets de lumière sur les cultures de Tichki et d’Aourir. Un autre genou lâche dans la descente vers les noyers de Tichki. Décidemment… Remontée vers tizi n’Islafen, arrêt source obligatoire, nous n’avons plus d’eau ! On s’arrête pour admirer les dessins de l’orge mûr cultivé en terrasses sur les flancs de jbel Aourir. Puis c’est « chez nous », la haute vallée d’Aït Oughaïn à Lahlawt si belle avec ses cultures qui balancent sous le vent, sur fond de Tizi n’Laylat ensoleillé entre le massif d’Iferouane et Tizouratiyne.
Au gite les amis nous attendent, vite monter la tente, douche pour les chanceux comme moi, passés avant que la seguia ne soit détournée, goûter et sieste de fin d’après-midi, bienvenue après cette longue journée : 20.4 kms 9h20 de marche +1478 m – 809 m de dénivelé cumulé entre 1193 m et 2313 m d’altitude. Housseine va remplir un jerrican d’eau à la source en attendant que notre tour d’eau revienne et malédiction se blesse aussi au genou ! C’est quoi cette histoire de malédiction ? Et bien dans nos traversées du Yagour que ce soit en 2015 et 2 fois en 2017 les hommes jeunes et costauds se font mal aux genoux alors que les vieux et les filles traversent l’épreuve le sourire aux lèvres ! Dur dur d’être un jeune et beau mec !
Délicieux couscous préparé par la femme d’Abdellah, servi à 22 h (21 h à l’heure de la campagne qui ne connait pas l’heure d’été) et dodo !
Réveil tôt dimanche matin, très tôt même grâce au réveil de Réda qui sonnât à 4 h… Nous avions prévu de partir à 6 h, soit 7 h de la veille, car Housseine avait rendez-vous pour chanter le soir ; mais Housseine s’était fait porter pâle pour genou douloureux donc on avait décidé départ 8 h soit 7 h nouvelle heure cad l’heure d’hiver car on quittait l’heure d’été 1 mois pour ramadan qui approchait. Vous n’avez rien compris ? Pas grave, nous non plus, et nos téléphones encore moins qui ne savaient plus à quelle heure se vouer ! Certains ayant changé d’heure la veille, d’autres non ou dans le mauvais sens avant de rectifier plus tard…Après distribution de médocs pour genoux boiteux , nous sommes partis c’est l’essentiel, et le vent soufflait encore mais contre nous et les champs de blé ondulaient derrière nous, et les fleurettes étaient de plus en plus nombreuses à mesure que l’on montait et les couleurs plus intenses et ce fut le feu d’artifice dans les pelouses de ce plateau du Yagour, plateau pas plat vous vous en doutez puisque l’on avait 940 m à monter pour rejoindre son sommet à 2729 m d’altitude. Merveilleux, tous trop heureux allongés dans les fleurs ! Et la vue des échancrures dans la falaise dominant notre trajet de la veille, superbe, et …Batifolons joyeux tawadistes, les tawarés toujours prêts à souffrir pour ces paysages ! Repas au sommet, les pieds dans le vide, admirant de très haut notre tizi n’Oughri pourtant si haut de la veille ! Et encore des prairies pour rejoindre la source des azibs Biougra histoire de remplir nos gourdes pour changer !
Et puis la vire : descente assez abrupte pour la rejoindre entre les falaises. Impressionnant ! Soyez sympa les amis, ne glissez pas, la terre est sèche, soyez prudents. Je mets mes pas dans ceux de Med et Reda fait de même derrière etc…Pour regarder le paysage il vaut mieux s’arrêter, c’est grandiose ! Enfin la sente s’élargit mais le toit s’abaisse, nous voici tous à 4 pattes ! Et l’on sort de la vire sous la source que capte le village d’Annamer, et l’on court sur le sentier muletier (hum sauf les genoux que j’ai pourtant bien dopés) et donc on s’arrête face à l’Arjout majestueux, puis au-dessus des champs de tizi n’Oucheg, et l’on remplit nos gourdes, et l’on continue au petit trot après avoir dit au revoir à Charles qui gite au village, pour arriver à la passerelle et au « goudrrron » avant la nuit !
Éblouis par toutes ces couleurs, si heureux tous, oui vraiment Tawada a fini en apothéose avec cette balade ! Merci chef Mohamed, merci nos jambes, notre cœur, notre souffle, merci les amis. Désolée pour les genoux grincheux, j’espère qu’ils se remettront vite que l’on puisse partir pour de nouveaux paysages…Bravo Reda notre benjamin, si agile sur nos chemins caillouteux, tu as bien représenté ton Pap notre président! C’était magnifique !!!
Claire
PS: et la pluie? Et l’orage? Pas vus! C’était un peu plus loin, pas sur nous hé hé!
En images :
2017_05_20 Ourika Lahlawt par tizi n’Oughri https://goo.gl/photos/ii7xG9na1wWoK3on8
2017_05_21 Lahlawt Ourika par la vire du Yagour https://goo.gl/photos/BZyzQTEENLbBAw12A
En chiffres : MRK 7 h, route de l’Ourika à la passerelle de tizi n’Oucheg avant le pont de Tazzitount.
A 9 le samedi 20 mai, 20.4 kms, 9h20 de marche à partir de 8h40, +1478 m – 809 m de dénivelé cumulé entre 1193 m et 2313 m d’altitude
A 8 le dimanche 21 mai, à partir de Lahlawt, 20.4 kms, 11h45 de marche- balade, à partir de 7h20, +1033 m – 1685 m de dénivelé cumulé entre 1866 m 2736 m et 1214 m d’altitude
Même région:
2017_02_25 Ourika- Lahlawt via tizi n’Oughri https://goo.gl/photos/s3pxd5rGATBNhRd6A
2017_02_26 Lahlawt-Ourika via Ifferd https://goo.gl/photos/D7KKSfiyKJsVWFwn9
2016_05_29 vire du Yagour https://goo.gl/photos/a3eesijhd6YqZgu69
2015_04_04 et 05 plateau du Yagour https://goo.gl/photos/EC4Q6toirReNngGC6
2014_03_09 Yagour par tizi n’Oucheg https://goo.gl/photos/XV62HfDRF9GvyTkZ6
2010_05_23 les falaises du Yagour https://goo.gl/photos/tE4AwQCxZ4xANDtX8